La Maison d’éducation Pauline Marie Jaricot, école intégriste hors contrat pour jeunes filles, divise les habitants de la petite commune de Châtillon-sur-Chalaronne (Ain) depuis la rentrée 2024. Son programme d’« éducation intégrale », projet éducatif notamment soutenu par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin, et ses accointances avec l’extrême droite témoignent d’un glissement qui inquiètent les habitants des petites communes rurales de l’Ain. Une enquête de Romain Zanol et Hugo Bachelet, illustrée par Sandrine Deloffre.
Cette enquête est le deuxième volet d’une série que L’Arrière-Cour consacre à l’infiltration de l’extrême droite dans les associations et les centres de décision ruraux de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce deuxième épisode a été réalisé avec le soutien du Fonds pour une presse libre. Abonnez-vous et soutenez L’Arrière-Cour pour ne pas manquer les prochains volets, et nous permettre de poursuivre nos révélations sur l’extrême droite.

Devant la mairie de Châtillon-sur-Chalaronne, petite ville de l’Ain, drapeaux et fanions d’organisations syndicales s’agitent sur le parvis : « Nous, le personnel de l’Éducation nationale, sommes inquiets de l’exposition d’enfants à une idéologie non conforme aux principes républicains », déroule au mégaphone Marie-Alix de Richemont, représentante de la CGT Éduc’action. Le gros des syndicats de l’Éducation nationale et quelques associations antifascistes se sont mobilisés début octobre pour dénoncer la deuxième rentrée scolaire de la Maison d’éducation Pauline Marie Jaricot (MEPMJ).
Les élèves de la Maison d'éducation Pauline Marie Jaricot, dans la tenue réglementaire de l'établissement, qui interdit notamment le pantalon.
Dans cet établissement pour jeunes filles, catholique et hors contrat, qui ne compte qu’une quinzaine d’élèves, la tenue réglementaire façon années 30 donne le ton : bérets rouges, lavallières, souliers en cuir et jupes sous les genoux sont de rigueur. Le programme scolaire, articulé autour de l’éducation religieuse et spirituelle, est aussi passéiste, lui qui veut rapprocher ses élèves de « l’idéal d’une femme chrétienne », comme on peut le lire sur le site de l’école. Surtout, ce sont les liens étroits qui unissent les gestionnaires de l’établissement avec l’extrême droite qui enflamment, depuis la rentrée 2024, la petite commune de moins de 5.000 âmes.
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