Jules de Montgolfier avait été condamné en première instance à six mois de prison avec sursis pour violences en réunion et pour avoir, avec le groupuscule Génération Identitaire, participé à une attaque des locaux de SOS Méditerranée à Marseille – il a fait appel et reste présumé innocent. Le même Jules de Montgolfier est aujourd’hui directeur de la fédération de chasse aindinoise. Contacté par L’Arrière-Cour, il indique ne faire aucun lien entre son militantisme politique à l’extrême droite et son emploi dans une institution chargée de missions de service public. Une enquête de Louison Lecourt, Hugo Bachelet et Romain Zanol, illustrée par l’épatante Ludivine Stock.
Cette enquête est le premier volet d’une série que L’Arrière-Cour consacrera ces prochains mois à l’infiltration de l’extrême droite dans les associations et centres de décision ruraux de la région Auvergne-Rhône Alpes. Ce premier épisode a été réalisé avec le soutien du Fonds pour une presse libre.
Moins d’un an après une condamnation en première instance à de la prison avec sursis pour violences en réunion, l’ancien de Génération Identitaire s’est trouvé une bonne place. Depuis juin 2023, Jules de Montgolfier occupe le poste de directeur de la fédération de chasse de l’Ain. Ses déboires judiciaires et une appartenance à une organisation dissoute pour incitation à la haine raciale n’ont pas effrayé les cadres de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), pas plus que l’activité de son compte X, où il relaie régulièrement des messages hostiles à l’immigration. Jules de Montgolfier, désormais à la direction d’une fédération de quelque 10.000 adhérents et au budget de près de 3 millions d’euros, n’est pas un nouveau venu de l’écosystème de la chasse. Il a en effet arpenté durant plus de quatre ans les couloirs du siège de la FNC – où, à l’issue d’un stage, il avait décroché un CDI en 2019 en tant que chargé de mission – avant d’être nommé dans l’Ain.
L'Arrière-Cour est un média indépendant qui ne dépend que de ses abonnés.
