Le temps des métamorphoses

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Penser la place de l'humain parmi les autres êtres vivants ? La photographe Lise Dua, diplômée de l'école d'Arles, s'est saisie de cette interrogation voici quelques années. Depuis, elle cherche une voie pour traduire ses pensées en images. Un article de Marion Frénay, publié dans le deuxième numéro de la revue Chabe !, disponible en librairie.

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De la fenêtre de son appartement vil­leurbannais, Lise Dua observe le paysage. Un petit coin de nature s'étale au pied du bâti­ment. Ce jardin partagé est un ravissement. La photographe s'y rend dès qu'elle le peut pour en saisir les variations de couleurs et de lumière au gré des jours. Les longues heures d'observation finissent par décaler ses per­ceptions. La photographe ne voit plus simple­ment un jardin urbain, elle perçoit tous les détails qui en révèlent la pulsation. « J'ai peu à peu voulu associer ces détails entre eux, de ma­nière à créer une forme d'équilibre, d'harmonie entre les espèces représentées. » « Voir le monde vivant s'apprend », estime l'historienne de l'art Estelle Zhong Mengual. Après avoir enraciné ses premières images dans le petit jardin, la série se poursuit au gré des aventures et voyages de son autrice. Et que ce soit la peau d'un arbre du parc de la Tête-d'Or, la peau d'un corps ou la « peau » de l'air, Lise Dua reconstitue un grand tissu du vivant où chaque image résonne à l'aune de la suivante par un subtil jeu d'échos. La matière déborde du cadre et êtres humains, minéraux, végétaux et animaux retrouvent une juste place, tout en nous permettant d'in­terroger notre propre rapport au paysage. Marion Frénay

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