Ça foisonne chez Mia

L’histoire d’un pays, d’une personne, d’un objet, d’un plat cuisiné… Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être, et ça foisonne ce mois-ci chez Mia Habis !

Le syndrome de Marilyn Bancel

Ma copine Leslie refuse de venir avec moi quand je lui envoie le lien du site internet avec des photos de la boutique. Elle aime les colliers mais a peur des poupées anciennes. Et il y en a un tas. De toutes les tailles, toutes les matières, affublées de tous les genres d’accessoires, de dentelles, de velours, de taffetas et de froufrous colorés, satinés, délavés. Certaines sont entières, d’autres pas, certaines blanchâtres, d’autres grises ou verdâtres, certaines sont coiffées, d’autres moins, d’autres chauves, certaines sont des hommes et d’autres… on ne sait pas trop. Certaines semblent vous sourire, d’autres vous appeler de l’au-delà, d’autres juste… euh… Bref, pour certains, ce serait le paradis et pour d’autres, le cimetière des poupées à l’ancienne.

Mais pas que ! Oh que non, loin de là !

En attendant d’être adoptées, ces locataires, heureuses de trouver encore un logis en 2024, se posent ici et là, sur des cascades figées d’objets qui leur ressemblent, de toutes époques et de toutes sortes. D’ailleurs, on ne distingue plus ni les murs ni les étagères de la boutique, et il reste tout juste quelques centimètres au sol pour faire… allez, quatre pas max. C’est tout à fait ahurissant que rien ne tombe. C’est comme si tout était collé. On dirait presque une installation d’art contemporain. Tellement d’objets improbables partout, superposés, entassés, entremêlés, qu’il faut parfois de longues minutes pour les démêler, entre ses doigts, mais aussi dans sa tête… comprendre ce qu’on vient d’extraire.

Tout en haut, dans le coin, vers le plafond, posé avec quelques autres objets poussiéreux, un buste de femme, « peut-être Jeanne d’Arc », me dit Marilyn. Elle a trouvé vendeur depuis un moment déjà, mais le vendeur attend. Attend depuis. Parce que ce n’est pas possible d’atteindre Jeanne d’Arc. L’angle de la colline d’objets a été estimé trop abrupt par les pompiers pour pouvoir effectuer l’opération de sauvetage. Alors, depuis, Jeanne d’Arc attend aussi.

Mais ce n’est pas tout…

Sous cette colline, recouverte d’une multitude de tabatières, porte-plume, sulfures, animaux, boîtes en porcelaine, cadres photos, cartes postales, bagues, presse-citron, carafes,

"

L'arrière-cour est un média gratuit
Pour lire l'article, il vous suffit de vous inscrire.
Vous pouvez également vous inscrire à la newsletter.
En soumettant votre adresse mail, vous recevrez l'article en question, vous serez également abonné aux articles de l'arrière-cour. Conformément à la RGPD, nous ne communiquerons pas votre adresse mail à des tiers et vous pouvez vous désabonner à tout instant.
Partager sur les réseaux sociaux