Coupes rases dans la région lyonnaise : quand les industriels contournent la loi

Rappel : ce jeudi 11 avril, entrée libre au vernissage de l’Expo Chabe! à la Bibliothèque municipale du 1er arrondissement de Lyon, 7 Rue Saint-Polycarpe. 18h-20h.

Les acteurs forestiers locaux et régionaux s’inquiètent des conséquences environnementales de la coupe rase des forêts, pratique financièrement avantageuse pour les entreprises privées du bois. Des associations et acteurs privés dans la région mènent dès lors un combat pour la biodiversité. Un reportage de Camille Gantzer et Olivia Lambert, illustré par les photos de Daniel Mathieu.

« La coupe rase la plus dramatique se fait sur des feuillus, c’est ce qui s’est passé ici », raconte Daniel Mathieu, gérant d’un groupement forestier de 30 hectares à Vauxrenard. Dans la petite commune située à environ 60 km au nord de Lyon, dans le Beaujolais, le collectif de la Pierre de Saint-Martin, qui se veut conservateur du patrimoine et de la nature, s’interroge face à l’exploitation et à l’augmentation des coupes rases dans la forêt communale, opération radicale qui consiste à abattre la totalité des arbres présents sur une parcelle forestière. En France, la coupe rase doit être déclarée lorsqu’on dépasse les 4 hectares sur une seule et même parcelle. À Vauxrenard, sur 1.200 hectares de forêt, elle se pratique sur environ 10 à 50 hectares par an.

Il existe deux pratiques de coupes rases, avance Daniel Mathieu : « Celles qui sont programmées dans le cadre de la production de bois avec du Douglas (un type de conifère, NDLR), que les forestiers replantent après une coupe sans réfléchir, et les coupes rases qui se font sur des feuillus. » Ces derniers, qui « ne seront pas remplacés et auront du mal à se régénérer avec le réchauffement climatique », retiennent pourtant, en moyenne, plus de carbone dans les sols que d’autres types d’essences, et produisent davantage d’ombre, ce qui favorise le développement d’autres espèces au sol. « Compte tenu du changement climatique, certains [exploitants forestiers] se rendent compte par la suite que ce n’est pas une action très réfléchie. »

Le choix des plantations relève d’une volonté de maîtrise de la nature et de la recherche d’un avantage économique. Or, les résineux stockent moins de carbone que les feuillus pour un même volume de bois, et sont moins efficaces lorsqu’il s’agit de lutter contre le changem

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