« De la ségrégation scolaire ! » : ces parents et enseignants qui luttent à Lyon contre le « Choc des savoirs » de Gabriel Attal

Groupes de besoin, brevet obligatoire… La réforme du « Choc des savoirs » et ses mesures floues interpellent parents et enseignants dans l’académie de Lyon comme dans le reste du pays. Anaïs Viand fait le bilan après deux mois de mobilisations, dans un article illustré par l’excellent Jibé.

Le 5 décembre 2023, l’OCDE publiait le classement PISA1 et révélait une baisse historique du niveau dans les 81 pays membres et partenaires. En France, la tendance est similaire et parfois même au-dessous de la moyenne : chute de 6 points en sciences, 21 points en mathématiques et 19 points en compréhension de l’écrit. Autre élément important : selon ledit rapport, l’Hexagone demeure « l’un des pays de l’OCDE où le lien entre le statut socioéconomique des élèves et la performance qu’ils obtiennent au PISA est le plus fort ». L’écart entre les 25% les plus favorisés et les 25% les moins favorisés est de 113 points chez nous, contre 94 en moyenne au sein de l’OCDE.

Le 17 mars, les arrêtés sur les « groupes de besoin » sont parus au Journal officiel, confirmant les intentions du Premier ministre, Gabriel Attal, dans la mise en place de son projet de réforme dit du « Choc des savoirs ». Une réforme annoncée en octobre dernier afin d’« élever le niveau » et qui continue de mobiliser une majorité d’enseignants au collège, en France comme sur le territoire de l’académie de Lyon. Slogan marketing pour certains, symbole de brutalité pour d’autres… Il est vrai que l’intitulé même de la réforme renvoie à des notions de dualité, de concurrence, et s’inscrit parfaitement dans ce débat autour de « la mère des batailles », pour reprendre les paroles de l’ancien ministre de l’Éducation nationale.

« On ajoute du clivage à l’intérieur même de l’école »

« “Puisque vous ne faites pas réussir les élèves, il faut bien tenter quelque chose” : voici ce qu’on nous a dit lorsque nous avons été reçus au rectorat ; si on a écouté nos revendications, nous n’avons pas été entendus », déplore Charlotte Grunenwald, professeure de français au collège Simone-Lagrange (Villeurbanne), qui, comme ses collègues d’une vingtaine d’établissements du Rhône, est fortement mobilisée depuis février.

Sur le terrain, le Choc des savoirs inquiète, notamment l’axe consacré aux besoins des élèves en français et mathématiques. « Répartir des élèves en groupes de besoin ou de niveau s’apparente à effectuer un tri social », estime Pierre Delive

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