En banlieue lyonnaise : pourquoi les bibliothèques brûlent-elles ?

À Lyon, les émeutes et les mouvements de revendication provoqués par la mort du jeune Nahel ont fait beaucoup de bruit et de dégâts, que ce soit en centre-ville ou en banlieue. Non sans rappeler les événements de 2005, les bibliothèques de Vaulx-en-Velin et de Rillieux-la-Pape ont brûlé et été visées par des tirs de mortier. Alors que les élus locaux tentent de répondre à la situation, nous nous sommes rendus sur place pour comprendre la symbolique derrière l’attaque de ces lieux de culture. Un reportage de Julie Desbiaux.

À Vaulx-en-Velin, le mercredi matin est jour de marché dans le quartier du Mas du Taureau. Pendant que les adultes parlent et négocient, les enfants s’amusent sur la petite aire de jeux qui borde le marché. Juste à côté, un grand bâtiment moderne détonne avec les tours d’habitation qui l’entourent : si la médiathèque L’Atelier Léonard de Vinci a été inaugurée l’an dernier à peine, son entrée est désormais inaccessible. Elle a été cassée et incendiée. La nuit du 29 au 30 juin, des émeutes ont en effet éclaté, réunissant les jeunes des quartiers à la suite du décès de Nahel.

Au cours de la même soirée, à quelques kilomètres seulement, la bibliothèque de Rillieux-la-Pape subissait des jets de pavé et un départ de feu. En journée, l’ambiance est désormais au calme dans le centre-ville. Sous des températures caniculaires, les enfants jouent avec la fontaine ou se rafraîchissent au sein de la médiathèque L’Échappée, avenue de l’Europe.

La mort du jeune Nahel à Nanterre a créé un mouvement national rappelant les émeutes de 2005 déclenchées par la mort de Zyed et Bouna. Des voitures, des bus, des magasins, des tabacs-presse, mais aussi des écoles et des bibliothèques ont été vandalisés. Au-delà du message de colère général, pourquoi les jeunes s’en prennent-ils aux lieux de culture ?

« Les émeutes, c’est la petite étincelle qui a tout fait cramer »

À Vaulx-en-Velin, la vie de la médiathèque reprend doucement son cours. Parents et enfants peuvent profiter à nouveau des infrastructures et des ateliers de lecture et de cuisine pour les vacances d’été. À l’accueil, le personnel est encore stupéfait. « La première nuit, ils ont arraché le rideau de fer, puis ils sont revenus, ont brisé les portes d’entrée et tiré avec des mortiers d’artifice. » Dans le hall, on peut encore observer les traces des impacts. Bien que la maire de la ville, Hélène Geoffroy, ne souhaite plus s’exprimer sur le sujet, la socialiste indique dans un entretien accordé au Point : « Jusqu’à maintenant, nous avons traité les symptômes immédiats en remettant de l’ordre, en sécur

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