À la recherche du matrimoine lyonnais

Louise Labé, la mère Brazier, Lucie Aubrac… Ce sont à elles que l’on pense lorsqu’on évoque les grandes Lyonnaises qui ont marqué l’histoire de la ville. Pourtant, elles ne sont pas les seules à nous avoir légué des œuvres et des luttes. Le matrimoine, cet héritage des femmes tombé dans l’oubli, interroge tout autant les inégalités au sein du secteur culturel d’aujourd’hui que l’héritage de demain. Un article signé Laureline Pinjon et illustré par des cases issues de La Révolte des Ovalistes, de Nathalie Vessillier et Éva Thiébaud, paru en juin 2017 dans le mensuel Les Rues de Lyon (L’Épicerie Séquentielle).

C’est lorsqu’elle est enfermée chez elle, pendant le confinement, qu’Aline Selli réalise que sa rue porte le nom d’une grande aviatrice française dont elle ignore tout : Maryse Bastié. Elle entreprend alors de répertorier le nombre de rues, mais aussi de jardins, d’esplanades ou de cours, portant un nom féminin dans Lyon. Son constat est alarmant : seulement 7% des espaces publics sont baptisés au féminin (la Ville de Lyon l’estime à 11% pour les rues). À noter que ces résultats sont inégaux selon les arrondissements : le 4e ne compte que six de ces espaces féminins, contre 36 pour le 3e. « Je ne m’attendais pas à trouver une telle inégalité lorsque j’ai commencé à compter », se souvient la jeune Lyonnaise. « Ça m’a beaucoup énervée. Si les femmes ne sont pas présentes dans l’espace public, comment les hommes peuvent-ils se dire qu’elles existent ? »

Une autre observation l’irrite : elle ne connaît rien de ce peu de femmes présentes dans l’espace public. Aline décide alors d’apporter sa « modeste pierre à l’édifice ». En tant qu’illustratrice, elle dessine le portrait de ces femmes. Et à la suite de la suggestion d’une amie, elle les publie sur le réseau social Instagram accompagnés de leur biographie. L’intérêt pour sa démarche grandit, jusqu’à fédérer aujourd’hui une communauté de près de 600 followers. « Si les gens peuvent au moins retenir l’histoire d’une de ces femmes après être venus sur mon compte, c’est déjà génial », confie celle qui, depuis, a exposé certains de ses portraits le 8 mars dernier à la mairie du 9e.

« Quand on pense histoire, on pense à des hommes »

C’est également dans les rues que Cybèle a décidé de redonner sa place aux femmes. L’organisme de visites contées et théâtralisées de Lyon propos

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