Le fleuve et son île

Tout à Givors s’est construit autour du fleuve, de la commune à ses traditions et son industrie. Ces 50 dernières années, pourtant, les Givordins lui ont tourné le dos. La photographe Léonie Pondevie est partie à leur rencontre. Et ressortie du fleuve changée. Un article de Nicolas Delattre à retrouver dans la revue Chabe!, disponible en librairie.

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Marc RIBOUD, 100 photographies pour 100 ans. Exposition 24.02 — 31.12 2023 au Musée des Confluences

Givors doit tout à son fleuve : s’il passait 500 mètres plus loin, la ville n’existerait probablement pas. Des traditions se sont construites autour du Rhône et du Gier qui traversent la commune. « Lorsqu’on était gamin et qu’on passait le fleuve à la nage, on devenait un homme », assure Kamel, 63 ans. « Petit, j’ai appris à nager dans le Rhône, on y allait souvent, tous les week-ends quand il faisait beau. Maintenant, ce n’est plus la même chose. » Ce Givordin de naissance a vu sa ville changer. Pollution, courants forts, bateaux, les raisons sont multiples. « Même si, en réalité, il y a toujours eu de la pollution, des risques à cause des bateaux… C’était même pire avant, on n’était juste pas au courant de tout ça. »

« Il y avait aussi des pêcheurs qui remontaient des ablettes, des tanches, des goujons, et ils en mangeaient tous, sans se poser de questions. Aujourd’hui, on en voit encore quelques-uns. Ils ne mangent plus les poissons de vase, c’est interdit, ils se contentent de petits poissons en friture. » L

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