Champs de béton

3

Elle-même à la fois autrice de rap et photographe, Héloïse Rochette a puisé l’inspiration de cette série dans des ateliers qu’elle a animés pour les jeunes de la Duchère. Grâce à ces deux médiums, elle les amène à maîtriser leur propre image et les valeurs qu’ils souhaitent véhiculer. Un article signé Maxence Depienne et Margaux Courbon et publié dans la revue Chabe ! (toujours en librairie).

Publicité

NL-CHABE-n2-Carre

Photographe, DJ, rappeuse, médiatrice… Un seul mot ne saurait définir Héloïse Rochette, aka Yanka, une artiste reconnue aux facettes nombreuses, qui ont cependant toutes en commun un profond engagement social et en faveur des minorités. Photographe autodidacte, elle suit une formation de médiatrice culturelle avant de pousser les portes d’une école de photo lyonnaise. Elle démarre en organisant à la Duchère des ateliers artistiques, qui tournent au départ autour du rap pour répondre à la demande. « La culture est parfois élitiste mais l'art est un bon outil de médiation avec les jeunes. Le rap et la poésie urbaine sont des moyens d’exprimer les injustices, le racisme, le sexisme… Mais aussi, quand on travaille avec elles et eux, de les amener à se questionner sur certains enjeux sociétaux comme le dénigrement des femmes, les approches virilistes, la vision capitaliste idéalisée que peut souvent véhiculer le rap. »

11

L’expérience donne naissance au « Collectif la Duch’ ». « Au début, les jeunes étaient déjà bien motivés mais manquaient de confiance. Puis ils se sont mis à collaborer, à se fédérer… Il y a eu des textes touchants, notamment sur leurs mères. J’ai aussi beaucoup encouragé les filles parce qu’elles ont plus de difficultés à s’affirmer, compte tenu de leur milieu. » Assez vite, elle apporte ses appareils photo et ses logiciels de retouche aux ateliers pour former les jeunes à leur utilisation. « Ils m’ont dit : “Ça sert à quoi ? On n’a pas de reflex, nous…” Ça m’a fait réfléchir. Je voulais leur montrer qu’il n’y a pas besoin d’outils ultra-chers pour se mettre à l’art. Je suis revenue en leur disant qu’on allait travailler uniquement sur téléphone. On a même laissé les ordis, pour se servir des fonctions des téléphones eux-mêmes. »

« Cette série, je l’ai conçue comme un morceau de rap »

7

L'Arrière-Cour est un média indépendant qui ne dépend que de ses abonnés.

Je m'abonne
Abonnez-vous à l'Arrière-Cour au tarif de votre choix
6€ /mois La plus choisie
  • Résiliable à tout moment
  • Des enquêtes sur l'extrème-droite soutenues par le fond pour la presse libre
  • Des entretiens exclusifs avec les élus politiques de tous bords
  • Des clés de lecture sur les dernières évolutions de la politique locale