Un nouvel ailleurs

Suite de notre série sur la Guillotière, avec un autre regard porté sur ce quartier, issu de la revue Chabe ! (en librairie). Les objets les plus anodins récoltés par Karim Kal dans les rues de la Guillotière semblent avoir beaucoup d’histoires à nous raconter une fois sublimés par ce maître du clair-obscur, dont le travail amène à porter un autre regard sur les quartiers populaires. Un reportage de Nicolas Delattre.

Grand spécialiste de la lumière et de l’obscurité, Karim Kal est tout comme Celsor Herrera Nuñez, animé par une volonté de sortir la Guillotière des clichés médiatiques. « Je souhaite vraiment apporter une alternative à ces représentations à charge, qui servent à alimenter des projets politiques et écrasent des populations. L’idée est d’amener de la nuance, de la complexité, que certains médias écartent pour pouvoir articuler des discours de peur, créant ainsi, en définitive, une forme d’ignorance. »

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La série sur la Guillotière qu’il présente pour la première fois dans Chabe ! est assez différente des photographies d’une grande puissance qu’il a pu prendre dans les banlieues de la région lyonnaise et qui lui ont valu d’entrer dans les collections permanentes du Musée d’art contemporain de Saint-Étienne et du Musée de l’histoire de l’immigration à Paris. Pour la première fois aussi, le photographe a travaillé en studio, après avoir soigneusement « chiné » dans le quartier des objets qui ont « déjà eu une vie » et qui racontent à ses yeux « le quartier dans sa complexité, sa dimension populaire, modeste. Je ne fais pas un travail d’expert ou de statisticien, je veux inviter les gens à se projeter, à réfléchir sur les conditions offertes aux populations dans des quartiers comme celui de la Guillotière. »

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