Iraniens à Lyon : « La peur ne suffit plus pour nous réduire au silence »

En Iran, la révolte ne semble pas faiblir plus de 50 jours après la mort de Mahsa Amini, tuée par la police des mœurs sous prétexte d’un voile « mal porté ». Les Iraniens de Lyon maintiennent leurs efforts malgré la peur d’une répression sanglante qui a fait plus de 253 morts (dont 35 enfants) en Iran. Un reportage de Rachel Andres, accompagné d’un entretien avec  l’auteur Reza Vassaf et d’une illustration de Jeanne Alcala.

« À Lyon, j’ai la sensation que l’on peut mieux faire », confie Zahra, 28 ans, spécialisée dans le management d’entreprise. Depuis un mois et demi, elle est de toutes les manifestations lyonnaises en soutien à la révolte des femmes iraniennes et souhaite contribuer au renversement du régime. La mort de Mahsa Amini a été le déclencheur d’un mouvement qui ne semble pas s’essouffler, malgré une répression toujours plus sanglante.

« La mort de Mahsa a été un choc pour l’ensemble des Iraniens », avance Dorna Javan, professeure à Sciences Po Lyon. « Ils savaient qu’elle était malade, pourquoi l’enfermer dans un centre sans soins ni médecins ? », s’énerve l’auteur et dessinateur Reza Vassaf. « À 24 ans, j’ai failli être arrêtée par la police des mœurs », se rappelle Zahra. « J’ai quitté l’Iran après cet épisode horrible. »

« J’ai décidé d’agir dès que jai appris la nouvelle », se souvient Khodadadi Bahman. Avec l’aide de ses amis puis de quelques manifestants, il a participé à l’organisation de deux rassemblements à Lyon depuis la fin du mois de septembre, qui ont chacun réuni une moyenne de 300 personnes. Le rapprochement avec le Comité des étudiants iraniens de Lyon, qui s’est chargé de deux autres rassemblements les 15 et 29 octobre, pourra « renforcer leur collectif » dans les semaines à venir. Cela permettra une meilleure circulation de l’information et d’éventuels soutiens d’élus locaux.

Certains élus se mobilisent en effet pour montrer leur « soutien unanime », souligne Hugo Patouraux, élu municipal (PCF). Parmi eux, Sonia Zdorovtzoff, l’adjointe lyonnaise aux relations, à la coopération et à la solidarité internationale, a participé à l’événement du 24 septembre. « Sa présence montre le soutien du maire pour ces rassemblements », assure Benjamin Badouard, coprésid

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