Des sociétés secrètes nigérianes derrière des réseaux de prostituées à Lyon ?

Le procès d’un important réseau présumé de prostitution qui s’ouvre à Marseille, ce lundi 10 octobre, sera peut-être l’occasion de faire la lumière sur les mystérieuses organisations nigérianes suspectées d’organiser des réseaux de proxénétisme sur les trottoirs lyonnais. Un article de Raphaël Ruffier-Fossoul, illustré par Jeanne Alcala. 

Après cinq ans d’enquête, l’affaire « Papa Zion » arrive enfin devant la 7e chambre du tribunal correctionnel de Marseille. Derrière ce pseudonyme, la justice pense avoir identifié un Nigérian installé dans la région lyonnaise et qui aurait eu la main sur l’un des plus importants réseaux de proxénétisme usant de camionnettes en plusieurs endroits de l’agglomération. L’affaire avait été délocalisée à Marseille à la suite de la mise en cause d’un policier lyonnais, relaxé depuis. L’enquête menée par les juges marseillais a cherché à comprendre les ressorts des réseaux présumés de prostitution : le procès pourrait être l’occasion d’éclairer le rôle d’une mystérieuse organisation nigériane, la « Supreme Eiye Confraternity » (SEC).

Bien qu’elles soient identifiées depuis longtemps, les filières de prostitution nigérianes ont connu ces dernières années une forte progression. En 2017, un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations estimait que « 80% des filles arrivant du Nigéria sont des victimes potentielles de traite à des fins d’exploitation sexuelle ». Une proportion d’autant plus édifiante que le Nigéria apparaissait, selon les données de Frontex, l’agence européenne des gardes-frontières et gardes-côtes, comme le 3e pays d’origine des migrants en Europe en 2016. Les Nigérianes signalées comme victimes potentielles de traite à des fins d’exploitation sexuelle sont ainsi passées de 1.454 en 2014 à 11.009 en 2016.

À cette même période, l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) avait repéré que Lyon était particulièrement touché par un phénomène de prostitution d’origine nigériane. L’office avait évalué à plus de 200 le nombre de femmes nigérianes se prostituant tous les soirs à Lyon, et à une cinquantaine celles qui le faisaient en journée, ce qui laissait penser que plusieurs réseaux organisaient cette prostitution. Selon les renseignements qu’ils avaient pu récolter, les services de police suspectaient une tentative de structurer ces

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