
À la rentrée 2021, la ville de Lyon avait inauguré ses premières cours d'école « non genrées », avec l'ambition de rééquilibrer l'espace utilisé entre les filles et les garçons. La mesure avait suscité d'interminables polémiques autour d'une supposée disparition des cages de foot dans les écoles, laissant de côté les véritables enjeux sur l'égalité des sexes. Mais est-ce véritablement le cas ? le football serait-il amené à disparaître ? Et si les filles s’éclataient aussi en jouant au football dans les cours de récréation ? Et s’il ne fallait pas plutôt se concentrer sur le programme éducatif pour faire évoluer les mentalités ? Et si le changement passait plutôt par des temps de formation des enseignants et des animateurs ? Nous avons pris en compte vos réactions pour tenter de répondre à cette problématique.
En réalité, la réorganisation des cours d’école va bien plus loin que la simple suppression des cages de foot. Cette nouvelle mesure répond en effet à un réel constat ; celui d’une répartition inégale de l’espace entre les garçons et les filles. Les garçons se retrouvent souvent au milieu de la cour de récréation à jouer au football ou à des jeux de ballon et les filles sont dispatchées dans les quatre angles de la cour.
Et cela ne concerne pas seulement l'opposition entre les filles et les garçons. Oui certaines filles jouent au football, mais en minorité ou le plus souvent pas en même temps que les garçons. Ce ne sont pas non plus tous les garçons qui jouent au foot. Cette question se focalise en fait sur les 20% des enfants, le plus souvent une partie des garçons des niveaux scolaires les plus élevés qui se retrouvent donc dans une position dominante par rapport aux plus petits, qui monopolisent 80% de l'espace disponible selon Edith Maruéjouls, une géographe et spécialiste des questions de genre.
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