Téléphérique urbain : à l’Ouest, enfin du nouveau ?

Le téléphérique urbain, annoncé dans le plan de mandat du Sytral et voué à connecter l’Ouest lyonnais au métro B, doit permettre « de réduire l’utilisation de la voiture individuelle et de lutter contre la pollution de l’air ». Vanté comme le transport public le plus rapide et économique à installer, le plus écologique et le plus adapté à la topographie lyonnaise, il fait pourtant grincer bien des dents… Afin d’éclairer un dossier plus complexe qu’il n’y paraît, nous avons interrogé trois géographes spécialisés dans la mobilité et les transports urbains. Une enquête signée Maïa Rosenberger et illustrée par Guillaume Long.

Un mode de transport idéal pour l’Ouest lyonnais ?

« Le téléphérique est le transport d’avenir pour traverser le Rhône », résume Fabrice Decoupigny, maître de conférences en géographie à l’université Nice Sophia Antipolis et élu (EELV) au Conseil métropolitain de Nice. Il représente en effet le transport collectif le plus efficace pour franchir des obstacles naturels, tels que des collines et des fleuves. Il a notamment été adopté en Amérique du Sud, où la ville de La Paz (1.000 mètres de dénivelé) compte pas moins de 25 lignes !

Il semble donc, du point de vue topographique, idéal pour une implantation lyonnaise, puisqu’il permettrait de franchir en un seul tracé une zone collinaire et jusqu’à deux fleuves, en reliant Francheville à Gerland, selon l’un des projets de tracé. « C’est une technologie très bien maîtrisée, fiable depuis 150 ans, et l’un des seuls modes de transport efficaces pour traverser des espaces physiques contraints », confirme Fabrice Decoupigny.

Ses zélateurs avancent également des arguments économiques. La pose d’une ligne de transport par câble urbain coûte environ 30% de moins qu’un tramway. « La gestion des travaux est assez légère, avec une contrainte cependant : une fois que les pylônes sont installés, le câble est à poser en une seule fois », précise Fabrice Decoupigny. Il est donc beaucoup plus rapidement mis à la disposition des usagers qu’un autre mode de transport collectif décarboné.

Du point de vue écologique, « il n’a pas d’empreinte foncière, à part l’implantation des pylônes, et donc peu d’emprise au sol », poursuit le chercheur. Et sa consommation énergétique est décarbonée.

Cette technologie, intégrée (même mal) aux paysages de montagne, semble acceptée pour la fonction de loisirs par les usagers. En revanche, la situation est radicalement différente pour le patrimoine urbain, et ce, même

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