Une régie de l’eau, pour quoi faire ?

Lundi 14 décembre, la Métropole de Lyon tourne une page historique en votant la création d’une régie publique de l’eau et, partant, la fin de plus de 160 ans de délégation privée, dans une ville qui a vu naître les deux géants mondiaux du secteur (la Générale des eaux, créée pour gérer le réseau lyonnais, et quelques années plus tard la Lyonnaise des eaux, fondée par des Lyonnais pour administrer le réseau parisien). Promesse de campagne du nouveau président écologiste Bruno Bernard, le retour à une régie publique métropolitaine de l’eau devra permettre la mise en place d’une « tarification sociale et progressive sans hausse de tarif » et de « limiter la surconsommation » d’une ressource plus aussi inépuisable qu’on ne l’imaginait dans une ville abreuvée par deux « fleuves ». Une enquête de Maïa Rosenberger, illustrée par Guillaume Long (qui boit donc aussi de l’eau).

L’eau est-elle encore trop chère à Lyon ?

Le m3 consommé a désormais un prix acceptable pour l’usager, reconnaît Alain Touleron, du collectif Eau Bien Commun : « Le surprofit a cessé du côté de Veolia. » Après les scandales multiples liés aux collusions entre politiques et entreprises délégataires du marché de l’eau, et à la suite des abus constatés en matière de prix et de tarification de l’eau, la puissance publique lyonnaise avait renégocié en 2015 le contrat de délégation de service public qui liait le Grand Lyon et Veolia. L’insolente santé financière de la multinationale ne s’en était pas trouvée affectée pour autant. Jean-Louis Linossier, de l’Association des consommateurs d’eau du Rhône (ACER), se souvient que le représentant d’Eau du Grand Lyon, filiale de Veolia titulaire du marché, s’en était vanté devant lui : « Mais Monsieur Linossier, plus je respecte le contrat, plus je me fais du pognon ! »

L’ACER s’est longtemps battue pour avoir accès aux statistiques globales d’Eau du Grand Lyon, dénonçant l’opacité complète du mode de calcul et des marges réalisées par l’opérateur. En vain. Selon l’association, on retrouverait ainsi 11 tarifs différents à Lyon, dépendant du diamètre des compteurs. Les usagers savent-ils seulement à quoi correspond leur facture ? Tous n’y ont pas accès, les locataires et habitants d’immeubles collectifs notamment, et ne disposent pas tous non plus, d’ailleurs, de compteurs individuels.

Les premiers mètres cubes gratuits pour tous, promesse des écologistes lyonnais

Selon Anne Grosperrin, vice-présidente Ã

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