
Les 6.000 logements sociaux promis et la nécessité d’accueillir les néo-arrivants vont obliger le nouvel exécutif métropolitain à construire… alors même que la lutte contre la densification et l’artificialisation des sols figurait en tête du programme des Verts. Des impératifs apparemment incompatibles et qui pourraient susciter quelques frictions au sein de cette majorité plurielle dans un contexte de tension foncière et économique. Une enquête signée par le journaliste d'investigation Antoine Sillière et illustrée par le non moins talentueux Guillaume Long.
« On a plus peur des Verts que du Covid », confiait un acteur immobilier de premier plan au mois de mars. Une pandémie et deux confinements plus tard, il inverserait sans doute la proposition. Les constructions sont à l’arrêt ou presque, alors même que la période électorale à rallonge et la rédaction du PLU-H (plan local d’urbanisme et de l’habitat) avaient déjà gelé les permis depuis deux ans. Moins de 2.100 logements(1) réservés fin septembre dans la métropole, alerte la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI)… Bonne nouvelle pour une promotion immobilière lyonnaise qui devra rompre avec les grands projets de l’époque Collomb : Les Verts veulent construire. Du logement social d’abord, avec une promesse de produire 6.000 unités par an, qui entraînera mécaniquement un accroissement du parc privé. Sans compter les 15.000 néo-arrivants annuels dans une métropole où l’offre disponible a chuté de 20% ces 12 derniers mois, alimentant la tension foncière et la flambée des prix (+7,5% malgré le Covid)(2).
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