Mineurs isolés : Collomb prêt à remettre les enfants à la rue ?

C’est le sujet qui a provoqué la rupture entre Gérard Collomb et David Kimelfeld. Quand son successeur à la tête de la métropole a pris en main le dossier des mineurs isolés, le ministre de l’Intérieur y a vu une contestation de sa propre politique en matière d’immigration et le lui a vertement fait savoir. « Je suis président de la métropole, j’assume mes choix et je n’en changerai pas » lui a répondu David Kimelfeld. Naturellement, le sujet resurgit dans la campagne. Et pourrait faciliter le rapprochement des différentes listes de gauche au 2e tour.

« De tels propos sont à la fois mensongers, polémiques et infondés ». David Kimelfeld ne décolère pas après le nouvel esclandre de Gérard Collomb en marge de la cérémonie des voeux de la mairie du 4e, quand le maire de Lyon a déambulé longuement en tenant des propos catastrophistes sur l’évolution du quartier. Le sujet du litige concerne une nouvelle fois la question de l’accueil des mineurs isolés dans l’agglomération. La différence de vue fondamentale entre les deux hommes sur ce dossier est pour beaucoup dans leur rupture et le fait qu’ils se présentent aujourd’hui sur des listes concurrentes pour les élections métropolitaines des 15 et 22 mars prochain. Une nouvelle fois, Gérard Collomb s’est donc emporté sur le « laxisme » dont ferait preuve son successeur à la présidence du Grand Lyon, en prenant exemple sur le squat de l’ancien collège Maurice Scève, qui accueille un peu moins de 200 personnes, dont une cinquantaine se disent mineurs. Une nouvelle fois, il a répété que les actions en faveur de ces jeunes constitueraient un « appel d’air », propice à provoquer « un afflux migratoire considérable ». Et de lâcher : « Vous verrez la situation dans dix ans ! Vous verrez ce que sera devenue la douceur de vivre à la Croix-Rousse !»

Entre les deux hommes, ce n’est pas une simple divergence qui s’exprime ici, mais bien une ligne de rupture sur la définition qu’ils font de « l’humanisme lyonnais » et plus profondément du sens de leur engagement politique. Gérard Collomb n’a jamais été très porté sur les questions sociales, cela lui a été reproché à gauche dès les premières années après son élection en 2001. Sa conviction est que le rôle du politique est d’abord d’attirer des emplois et que le reste suivra par « ruissèlement ». Au final, ses 20 années à la tête de la mairie de Lyon ont laissé un bilan relativement pauvre en matière d’innovation sociale, à l’exception notable du logement social, Gérard Collomb étant un des grands promoteurs des opérations de démolitions-reconstructions

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