
Avec la dernière canicule, la production de la centrale nucléaire du Bugey a été revue à la baisse. Alors qu’une concertation est en cours pour la construction de nouveaux réacteurs, le réchauffement et la perte du débit du Rhône provoquent des conséquences de court et long termes pour le site. Une enquête de Massimo Goyet.
« En raison des prévisions de températures élevées du Rhône, des restrictions de production sont susceptibles d’affecter le parc de production nucléaire d’EDF (…) et plus particulièrement le site de (sic) Bugey. » Les communiqués EDF de ce genre, à l’instar de celui du 26 juin, sont amenés à se multiplier les prochaines années au vu des anticipations de hausse des températures.
Durant les canicules de 2022, les deux réacteurs en circuit ouvert de la centrale du Bugey avaient dû être arrêtés. Et avec le dernier épisode de canicule, la production de la centrale a été effectivement diminuée, nous a indiqué EDF. Il faut dire aussi qu’un réacteur était déjà à l’arrêt pour travaux.
Problème : un quart de l’électricité produite en France dépend des quatre centrales nucléaires et des installations hydroélectriques situées le long du Rhône. C’est dire les perturbations du fleuve sont importantes… Or, depuis 1970, la température de l’eau a crû de 2,2 °C au nord et de 4,5 °C au sud. Sans oublier des pertes de débit croissantes en été.
Ce n’est pas sans influence sur l’environnement du cours d’eau. On observe ainsi un remplacement progressif des espèces d’eaux froides et courantes, comme la vandoise, par des espèces d’eaux chaudes et lentes, telles que le silure et le poisson-chat. C’est justement pour limiter les bouleversements du fleuve que l’on place les réacteurs à l’arrêt.
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