Un peu de répit pour les occupants de l’école Montel

Depuis le 12 janvier, le collectif Jamais sans toit et 113 personnes occupent l’école Montel, dans le 9e arrondissement de Lyon. Une opération d’envergure qui semble porter ses fruits. Un reportage signé Anaïs Viand et illustré par Adèle Barthlen.

Ici, un foot improvisé, et là, une partie de trap trap. Les enfants jouent dehors et profitent des rayons du soleil. En quelques secondes, on remonte le temps et se remémore nos récréations d’écoliers. Sauf que cet après-midi-là, pas de sonnerie ni d’obligation de rentrer en classe. Nous sommes dimanche et les enfants ne retourneront étudier que le lendemain. Bienvenue à l’hôtel Montel.

« À droite le bâtiment maternel, à gauche le bâtiment élémentaire », lance Juliette Murtin, membre active du collectif Jamais sans toit. « C’est un établissement démontable qui servait durant les travaux d’écoles des quartiers alentour. Nous occupons ce lieu depuis le 12 janvier. » Le « nous », c’est 113 personnes, 28 familles, 63 enfants – parmi lesquels des nourrissons de moins d’un an – et une cinquantaine de soutiens qui se relaient. « Pendant les vacances de Noël, la mairie a pris en charge une partie des enfants logés dans les écoles occupées afin de vider les établissements. Ils ont donc payé l’hôtel à 56 enfants et leurs familles. À la rentrée, aucune solution n’a été proposée pour éviter une remise à la rue. Alors, après quelques jours d’occupation dans les écoles, d’accueil chez les soutiens bénévoles et d’hôtels payés par le collectif, nous avons décidé, en 48 heures, de nous installer ici. »

« Ici », c’est l’école désaffectée du parc Montel, dans le 9e arrondissement de Lyon. Deux bâtiments improvisés en centre d’hébergement d’urgence. « Nous avons constitué des plans comme s’il s’agissait de plans de classe », se souvient l’enseignante qui, comme tant d’autres, a rejoint la cause en apprenant que des copains de son jeune garçon vivaient à la rue. L’objectif ? Répartir les 28 familles dans 23 salles de classe. « Nous avons essayé de placer les familles en fonction de la taille des pièces, du nombre d’occupants, des langues parlées et des écoles des enfants », précise-t-elle.

Dans les couloirs, les cartables s’alignent aux portemanteaux. À leurs côtés, des vêtements sèchent. « Nous avons reçu quatre machines à laver – une par étage – de l’école Paul-Painlevé dans le 3e arrondissement ; le comité de soutien de la famil

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