« La mauvaise gestion de Michel Mercier aura coûté plus d’un milliard d’euros »

L’association de contribuables Canol se félicite de la condamnation de Michel Mercier dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse et de sa fille, mais regrette qu’en France, la mauvaise gestion d’une collectivité locale ne puisse faire l’objet de poursuites. Car en la matière, l’ancien président du département du Rhône présente un bilan calamiteux. Un article de Raphaël Ruffier-Fossoul, accompagné d’un entretien avec l’ancien président de la Canol, Robert Cambet, signé par Claudia Corbonnois, avec une illustration d’Iris Dugauquier.

Devant les journalistes, Michel Mercier était un maître de l’esquive, capable d’enchaîner pendant des heures les bonnes formules parfaitement creuses, évitant ainsi de répondre aux questions sur une gestion qui s’est révélée calamiteuse.

Maire de Thizy depuis 1977, il est élu à la tête du département du Rhône en 1990 en se faisant le champion d’un monde rural que, pourtant, il n’aidera guère : c’est en effet sous sa présidence que le Beaujolais s’enfonce dans une crise économique profonde. Il n’est naturellement pas responsable de la perte d’image du « Beaujolais nouveau », mais il ne réussira pas à aider la profession à s’organiser et surmonter ses difficultés de gouvernance – certains diront même qu’il aura joué de leurs divisions pour asseoir son poids politique personnel.

En 1995, il rejoint le Sénat où il prend la présidence du groupe centriste en 2002. Baptisé « politique le plus puissant de Lyon » par Lyon Capitale à l’approche des municipales de 2001, il se prend à rêver de succéder à un autre centriste, Raymond Barre, à la mairie de Lyon. Bien conscient que son bilan à la tête du département a peu de chances de susciter l’enthousiasme des habitants de la ville-centre, il fait campagne en promettant aux Lyonnais de les doter d’un grand musée qui fera rayonner la ville dans toute l’Europe. L’idée lui en serait venue après un appel de Jacques Chirac, alors président de la République, qui veut récupérer dans les collections du département une statuette égyptienne de 4.000 ans, « l’homme barbu », pour l’inauguration de « son » grand musée, celui du quai Branly. Michel Mercier décline poliment, expliquant que le département ne peut naturellement pas se défaire de sa « Joconde », même si la statuette dort dans les réserves du musée Guimet. Une fois le téléphone raccroché, Michel Mercier se serait dit qu’il était temps de donner aux collections héritées de cinq siècles d’exp

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