La bataille perdue d’un village chinois

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Crédit photo : image tirée du documentaire réalisé par Boris Svartzman.

En 2008, plus de 2.000 villageois de Guanzhou, une île fluviale située à proximité de Canton en Chine, sont chassés de chez eux et voient leurs terres totalement détruites par les autorités locales pour construire un prétendu « parc écologique ». Pendant sept ans, Boris Svartzman, photographe et réalisateur, filme la lutte des habitants pour sauver leurs terres ancestrales, et ce, malgré la pression policière. Grâce à ce long entretien mené par Julia Blachon avec le réalisateur, L’Arrière-Scène vous propose de découvrir les coulisses de ce long-métrage projeté au cinéma La Fourmi, dans le 3e arrondissement de Lyon, jusqu’au 11 janvier.

L’Arrière-Scène : Quelle est l’histoire de ces villageois expropriés par les autorités locales ?

Boris Svartzman : La situation géographique de Guanzhou est très singulière. Elle est à la fois très proche de la ville de Canton, reliable par le métro et en même temps coupée de toute civilisation puisqu’aucun pont n’a été construit pour rejoindre la ville. C’était un endroit qui, à l’époque, était à l’abri de toute urbanisation, étant en quelque sorte placé à l’écart de la ville.

Ce sont aussi des habitants très attachés à leur mode de vie rural, à leurs terres ancestrales, souvent agricoles, qui leur permettent de vivre. Dans les années 2000 cependant, en 2004 plus précisément, tout a basculé. Les autorités locales leur ont expliqué qu’elles allaient construire sur leurs terres un prétendu « parc écologique ».

Les villageois ont vu leurs terres détruites puis leurs habitations complètements rasées pour permettre la construction du parc. En face, plusieurs barres d’immeubles étaient en construction afin de reloger les 2.000 villageois désormais sans domicile. Encore une fois, ce sont des habitants qui sont très attachés à leur mode de vie : ils ont énormément souffert qu’on les reloge à Canton, dans une ville qui n’est pas la leur, et surtout dans des barres d’immeubles. Il n’y a rien de plus violent.

Une fois le village rasé, une cinquantaine de familles ont décidé de revenir vivre sur leurs terres, parfois dans les ruines des maisons de ceux qui étaient p

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